
En juin 2025, la BNS (Banque nationale suisse) a surpris tout le monde en ramenant son taux directeur de 0,25 % à 0 %. En clair, le « prix de référence » de la politique monétaire suisse est à zéro. Ce taux directeur est l’outil principal de la BNS pour orienter l’économie : il influence indirectement les taux bancaires, le franc suisse et, au final, les taux d’intérêt de vos comptes d’épargne et prêts. Quand il est bas, les emprunts sont moins chers et les crédits stimulent l’économie ; quand il est élevé, cela freine l’activité. La BNS ajuste ce taux environ quatre fois par an.
Pourquoi la BNS a-t-elle baissé son taux à 0 % ?
La réponse tient en un mot : inflation (ou plutôt absence d’inflation). Depuis quelques trimestres, les prix baissent en Suisse. En mai 2025, l’inflation annuelle est même passée en territoire négatif (–0,1 %), une première en quatre ans. Autrement dit, la hausse des prix s’est éteinte, et la BNS craint un risque de déflation (baisse généralisée des prix), qui serait nocif pour l’économie. Pour « contrer la diminution de la pression inflationniste » et éviter une spirale déflationniste, la BNS a donc relâché les freins monétaires : elle abaisse le taux directeur à 0 %.
En pratique, cela signifie que la BNS paie 0 % d’intérêt (jusqu’à un certain seuil) sur les dépôts bancaires qu’elle reçoit. Au-delà de ce seuil, le taux reste de –0,25 % (comme auparavant). Par ce geste, la BNS espère aussi empêcher le franc suisse de trop se renforcer (ce qui nuirait aux exportations) et donner un coup de pouce à l’économie suisse, dans un contexte mondial incertain.
Exemple : imaginez la BNS comme le metteur en scène d’une pièce où tous les taux d’intérêt jouent un rôle. En abaissant son “taux vedette”, elle incite les banques à baisser elles-mêmes leurs propres taux pour ravir le public (les emprunteurs et les entreprises).
Et pour vous et votre compte d’épargne, ça change quoi ?
Honnêtement : pas de cadeau. Les comptes d’épargne suisses étaient déjà mal en point, et la baisse du taux directeur va tirer leurs taux vers zéro (voire en territoire négatif pour les gros dépôts). Déjà avant cette décision, les taux des comptes d’épargne étaient tombés très bas : en novembre 2024, la plupart des adultes recevaient en moyenne seulement 0,52 % par an sur leur livret, alors que fin 2023, cette moyenne était autour de 0,8 %. Dit autrement, un compte d’épargne rapportait à peine plus de 0,5 % ! Et les banques qui offraient encore ~1,5 % étaient clairement une exception.
Or, même ce maigre intérêt est mangé par l’inflation (légère certes, mais non nulle). Comme le soulignait Moneyland, « l’inflation reste plus élevée que le taux d’intérêt moyen sur les comptes d’épargne. L’inflation continue donc de grignoter les taux d’intérêt versés sur l’épargne ». Concrètement, cela veut dire qu’en terme réel (pouvoir d’achat), on perdait déjà de l’argent en laissant ses francs dormir sur le compte. Avec un taux directeur à 0 %, la tendance se renforce : les banques centrales à 0 % inciteront les banques commerciales à encore baisser les intérêts versés. Par exemple, plusieurs banques ont déjà annoncé qu’elles vont réduire leurs taux d’épargne ou même imposer un intérêt négatif sur les très gros dépôts.
Imaginez votre humble tirelire sous perfusion : chaque année qu’elle reste inactive sur un compte d’épargne, elle perd un peu de sa “forme” (pouvoir d’achat) à cause de l’inflation. Avec des taux d’intérêt inférieurs à l’inflation, c’est comme courir sur un tapis roulant : vous pédalez, mais vous restez sur place (ou reculez).
En résumé : vos économies placées sur un compte épargne classique vont rapporter presque rien, voire coûter. Autant le savoir : en Suisse, le vrai rendement d’un livret d’épargne est souvent négatif après taxes et inflation. Il est temps de réfléchir à autre chose pour « faire bouger » votre argent !
Alternatives concrètes : où placer son argent autrement ?
Heureusement, il existe des solutions simples (et bien plus dynamiques) pour faire fructifier son épargne. Voici quelques pistes, expliquées en mode « langue de financier pour les nuls » :
- Plans d’investissement réguliers (ETF ou fonds). L’idée est de verser chaque mois un petit montant dans un ou plusieurs fonds indiciels ou ETF (Exchange-Traded Funds). C’est une poudrée magique : vous profitez de l’effet de lissage (vous achetez quand les marchés montent et quand ils baissent), sans avoir à tout investir d’un coup. Selon les experts, ce type de plan à long terme offre un rendement nettement supérieur à celui d’un compte épargne. Par exemple, Moneyland rappelle qu’on peut espérer environ 5–9 % par an en moyenne sur un ETF monde bien diversifié. C’est largement mieux que les 0,5 % d’un livret ! Et avec les frais faibles des ETF (souvent 0,2–0,5 % par an), cette stratégie reste très rentable.
- ETF mondiaux (diversifiés). Encore une option : acheter directement des ETF répliquant de grands indices internationaux (MSCI World, S&P 500, Eurostoxx, Nasdaq…). Cela revient à détenir un « panier » d’actions du monde entier. C’est un choix simple pour bénéficier de la croissance globale sans prendre de gros risques sur une seule entreprise. On peut le faire via un plan d’épargne (versement périodique) ou par achat ponctuel si on préfère. Comme le souligne VZ VermögensZentrum, les ETF sur indices majeurs offrent une large diversification et restent flexibles, en visant un rendement à long terme bien supérieur à un compte épargne.
- Actions ou foncières cotées (immobilier). Pour diversifier hors des actions générales, on peut aussi envisager l’immobilier coté. Par exemple, la Suisse compte des sociétés foncières (type PSP Swiss Property, Swiss Prime Site, Allreal, etc.) cotées en bourse. Investir dans une ou plusieurs de ces valeurs – ou dans un ETF immobilier européen/ mondial – permet de toucher l’immobilier tout en restant liquide. D’après Moneyland, il est possible de reconstituer soi-même un portefeuille immobilier en s’inspirant de l’indice SXI Real Estate suisse. Cela nécessite un peu plus de suivi, mais ces titres versent souvent des dividendes réguliers (argent sonnant) et montent quand le marché de l’immo est porteur. Attention toutefois : les actions immobilières peuvent être volatiles à court terme.
- Autres idées : en plus, on peut regarder du côté des fonds mixtes (actions/obligations) à profil de risque contrôlé, des obligations d’Etat/entreprises (qui ne rapportent plus grand-chose non plus, mais offrent un peu de stabilité), ou même des cryptomonnaies pour les plus aventureux (très risqué !). Certains privilégient aussi le pilier 3a (prévoyance) qui donne un avantage fiscal sur le long terme.
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Thèmes d’investissement divers : on peut faire travailler ses francs en se concentrant sur les actions mondiales, les valeurs technologiques, les valeurs “vertes”, ou en choisissant des foncières immobilières cotées. L’important est de diversifier et de rester investi sur du long terme.
Focus ETF & plans : les spécialistes recommandent souvent un ETF monde (p. ex. un MSCI World) comme base pour votre épargne, car il couvre toute la planète. Vous pouvez ensuite ajouter un ETF thème (immobilier, technologie, santé, etc.) ou un fonds suisse pour coller à vos préférences. Un plan d’épargne régulier (versement automatique chaque mois) simplifie la vie et évite de se demander « est-ce le bon moment ? ». Avec de petits montants (par ex. 100 CHF/mois), même les débutants peuvent démarrer.
Foncîeres & dividendes : les foncières cotées suisses suscitent l’attention ces jours-ci, car elles génèrent généralement des dividendes (de 3–5 % par an selon les sociétés) et sont indexées sur la hausse de l’immobilier. Par exemple, PSP Swiss Property ou Swiss Prime Site sont des noms connus. On peut aussi acheter directement ces actions via son compte-titres. De plus, des ETF globaux « Real Estate » (comme l’iShares Global REIT) offrent une exposition mondiale à l’immobilier.
Conseils pratiques pour ajuster votre épargne
Pour finir en beauté, voici quelques conseils concrets (pas tout à fait officiels, mais utiles) pour s’adapter à cette ère de taux bas :
- Restez patient et vissez-vous un horizon long. Les marchés montent et descendent, mais sur 5–10 ans, ils ont historiquement rapporté bien plus que les livrets d’épargne. Ne cédez pas au stress du jour (« je n’ai plus assez de rendement ! ») et évitez de paniquer. Un bon plan ETF, c’est un marathon, pas un sprint.
- Diversifiez et ne mettez pas tous vos œufs dans le même panier. Même si les comptes épargne ne rapportent presque rien, gardez une petite réserve de sécurité (fonds d’urgence) en liquide. Le reste, répartissez-le : un peu en actions, un peu en obligations, un peu en immobilier. Si un secteur tremble, un autre peut tenir la route.
- Fractionnez vos investissements (versements réguliers). Comme évoqué, un plan mensuel évite de se soucier du « meilleur moment » et lisse les hauts et les bas. Cela vous force aussi à économiser régulièrement, bonne habitude !
- Calculez les frais et impôts. Les rendements des ETF sont intéressants, mais attention aux frais de courtage, de tenue de compte, et aux taxes sur les dividendes. Comparez les banques ou courtiers pour limiter ces frais. Sur le livret, les taux sont nets, mais sur un compte-titres, vous paierez l’impôt sur les gains.
- Suivez vos objectifs et ajustez. Si votre épargne doit servir à un projet à court terme (achat voiture ou vacances), préservez un minimum en liquidités. Pour le reste (retraite, projet à long terme), laissez l’argent travailler en bourse. Revoyez votre allocation (actions vs obligations vs immobilier) chaque année ou en cas de gros changement personnel (naissance, job, achat, etc.).
- Profitez des outils suisses : n’oubliez pas les avantages fiscaux du pilier 3a (placement bloqué, mais déductible fiscalement) si vous y avez encore de la marge. Cela ne rapporte pas énormément (~1–2 % nets), mais chaque point compte dans ce contexte de taux bas.
En résumé, avec le taux directeur à 0 %, épargner sur un compte classique, c’est désormais faire du sur-place et même reculer ! La bonne nouvelle, c’est qu’il existe plein d’autres options pour valoriser ses francs : ETF mondiaux, plans d’investissement mensuels, actions (immobilières ou non), etc. En diversifiant et en planifiant, vous pouvez même voir votre épargne « guérir » de la piqûre inflation grâce à de meilleurs rendements. Comme on dit en finance : ne mettez pas vos œufs tous dans le même panier, et faites travailler vos francs au lieu de les laisser dormir !
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